Accueil » Guide de la Voyance : des années de savoir à disposition » Comment comprendre les rêves ? » Pourquoi rêvons-nous ? » La phase REM, le sommeil paradoxal
La phase REM est particulièrement importante pour ceux qui s’intĂ©ressent aux rĂŞves et sur le fait du pourquoi rĂŞvons-nous. D’après toutes les Ă©tudes c’est pendant cette Ă©tape brève (de 5 Ă 10 minutes) que nous concevons habituellement notre activitĂ© onirique la plus intense. Dans une expĂ©rience rĂ©alisĂ©e en laboratoires des rĂŞves, on a pu constater que huit individus sur dix racontent des rĂŞves très vivants lorsqu’ils sont rĂ©veillĂ©s Ă la fin de leur Ă©tape de REM. Ce sont des pĂ©riodes qui, par ailleurs, alternent durant la nuit avec ce que l’on pourrait dĂ©nommer des phases NO-REM, c’est Ă dire avec des phases dans lesquelles on n’enregistre aucun mouvement oculaire.
Combien de fois atteignons-nous la pĂ©riode REM pendant la nuit ? On estime que chaque cycle se rĂ©pète ordinairement de quatre Ă six fois. A mesure que les heures passent, les Ă©tapes sont chaque fois plus longues. C’est ainsi que la dernière Ă©tape REM de la nuit peut durer de 20 Ă 40 minute. En moyenne, un adulte bĂ©nĂ©ficie de 90 minutes de sommeil REM chaque nuit, bien que, dans le cas des personnes âgĂ©es, cette durĂ©e atteigne Ă peine 75 minutes. Les bĂ©bĂ©s, quant Ă eux, restent en phase REM pendant 60% du temps qu’ils passent Ă dormir.
Il ne faut pas cependant se mĂ©prendre : les rĂŞves ne se produisent pas tous pendant cette pĂ©riode. On a Ă©galement dĂ©montrĂ© que des personnes gĂ©nĂ©raient des images Ă d’autres Ă©tapes. Ce sont, toutefois, des songes de qualitĂ© diffĂ©rente puisque, durant les Ă©tapes NO-REM, notre activitĂ© onirique produit habituellement des pensĂ©es indĂ©finies, des sensations vagues, etc. Ce qui n’a donc rien Ă voir avec le contenu Ă©motionnel qui caractĂ©rise les rĂŞves conçus en pĂ©riode REM.
Comme nous l’avons dit dans les premiers chapitres, ceux qui prĂ©tendent dĂ©chiffrer leurs rĂŞves doivent prĂ©alablement s’en souvenir. Et si nous voulons que cette tâche soit effective Ă cent pour cent, nous pouvons suivre un procĂ©dĂ© qui, s’il est bien inconfortable, ne rate pratiquement jamais : nous rĂ©veiller juste après chaque phase REM. La personne qui voudra tester cette mĂ©thode n’a qu’Ă programmer son rĂ©veil (sans musique ni radio) pour qu’il sonne Ă quatre, cinq, six ou sept heures et demie après son endormissement. C’est un fait acquis : quelqu’un se rĂ©veillant juste après l’une des phases REM, par laquelle son organisme passe chaque nuit, bĂ©nĂ©ficiera de souvenirs très vifs.
Les images oniriques produites dans la phase de plus grande intensité (REM) sont plus difficiles à retrouver. Une méthode pour les retenir dans notre esprit consiste à se réveiller juste après chaque phase REM.
C’est le procĂ©dĂ© que suivent les laboratoires des rĂŞves, oĂą l’activitĂ© onirique est analysĂ©e grâce Ă l’enregistrement encĂ©phalographique de l’activitĂ© Ă©lectrique du cerveau.
Les personnes étudiées (qui se portent volontaires) dorment connectées à des dispositifs qui mesurent leurs réactions physiologiques (ondes cérébrales, rythme cardiaque, pression du sang, activité musculaire, mouvement des yeux, etc.)
A certains moments de la nuit, ces rĂ©actions indiquent que, si on les rĂ©veille, elles vont pouvoir raconter ce dont elles ont rĂŞvĂ©. Car, comme nous l’avons affirmĂ©, la phase pendant laquelle se produisent les rĂŞves avec le plus de densitĂ© (la phase REM) se caractĂ©rise par une rĂ©action physique facilement observable Ă l’œil nu : le rapide mouvement des yeux du rĂŞveur.
A l’aide de cette mĂ©thode, les laboratoires des rĂŞves peuvent rĂ©unir des informations plus prĂ©cieuses concernant ce que les sujets sont en train de rĂŞver. Etant donnĂ© qu’il est difficile de garder le souvenir des images oniriques, les techniques de laboratoire ont reprĂ©sentĂ© un grand progrès pour la recherche sur les songes. Certains experts assurent que, grâce aux progrès scientifiques de la seconde moitiĂ© de XXe siècle, nous en avons appris plus sur les processus oniriques dans les cinquante dernières annĂ©es que dans toute l’histoire de l’humanitĂ©.
Comme nous l’avons vu, notre sommeil, au cours de la nuit, se divise en quatre pĂ©riodes bien diffĂ©renciĂ©es. Mais qu’arrive-til juste avant de nous immerger dans la première de ces phases ? Sommes-nous encore Ă©veillĂ©s ? Pas exactement. Dans les moments oĂą notre esprit se dĂ©bat entre l’Ă©tat de veille et le sommeil, nous commençons Ă perdre contact avec le monde environnant sans que les changements physiologiques caractĂ©ristiques du sommeil ne soient encore Ă©vidents.
Ce point intermĂ©diaire a Ă©tĂ© dĂ©nommĂ© par les psychologues comme « l’Ă©tat hypnagogique ». Il s’agit d’une pĂ©riode pendant laquelle, bien que nous ne soyons pas endormis, notre cerveau gĂ©nère des images, qui parfois, peuvent ĂŞtre d’une grande beautĂ© et rivaliser avec celles qui figurent dans les rĂŞves.
Mais Ă quoi rĂŞvons -nous ?
Une vaste étude réalisée en France sur la thématique des rêves a donné les résultats suivants :
- Relation de couple (18%)
- La maison, particulièrement celle de l’enfance (15%)
- Agresseurs, voleurs, harceleurs, etc (10%)
- Rater le train, bagages embarrassants (8%)
- Eau, puits et tunnels, accidents de circulation (6%)
- Enfants et bébés oubliés (5%)
- Serpents, feu, escaliers (5%)
- Animaux négatifs : araignées, cafards, souris, etc (4%)
- Vêtements ou manque de vêtements, nudité (3%)
- Perte de dents et autres situations alarmantes (2%)
Cependant, l’Ă©tat hypnagogique ne peut ĂŞtre considĂ©rĂ© comme une Ă©tape proprement onirique. Les scènes aperçues dans cette phase, entre autres, n’ont rien Ă voir avec les Ă©pisodes aux histoires plus ou moins cohĂ©rentes qui caractĂ©risent les rĂŞves.
Les images issues de l’Ă©tat hypnagogique sont plutĂ´t dĂ©sordonnĂ©es. Elles ont Ă peine un rapport entre elles, Ă la diffĂ©rence de celles des songes, et ne renvoient pas Ă nos expĂ©riences quotidiennes. Ce phĂ©nomène ne se produit pas seulement avant le sommeil, mais aussi dans les moments prĂ©alables au rĂ©veil, bien que nous n’en soyons pas suffisamment conscients pour nous en rendre compte.
Parfois, juste avant de nous endormir, il nous arrive aussi d’Ă©prouver la sensation curieuse de flotter ou de voler, ou bien de saisir des scènes très nettes, nous parvenant avec une clartĂ© comparable Ă celle des expĂ©riences visuelles rĂ©elles. Ce type d’images, comme les rĂŞves, s’Ă©vanouissent comme des bulles Ă notre rĂ©veil. C’est Ă peine si nous nous en souvenons, ce qui est bien dommage car leur beautĂ© ne nous reste pas Ă l’esprit. A la diffĂ©rence des pensĂ©es oniriques, l’Ă©tat hypnagogique est, de toute façon, peu utile Ă la connaissance des messages que l’inconscient veut nous transmettre. Nous devons donc apprĂ©cier ces visions plus en raison de leur beautĂ© objective que de l’importance de leur contenu.
Pour se les rappeler, il ne faut pas perdre conscience pendant leur apparition. C’est Ă dire que le processus dans lequel se dĂ©roule l’Ă©tat hypnagogique doit ĂŞtre observĂ© sans s’endormir, ce qui n’est pas si facile. Nous devons nous plonger dans le rĂŞve pendant que l’esprit surveille les Ă©vĂ©nements qui sont en train de se projeter Ă l’intĂ©rieur de lui-mĂŞme. Avec un peu de chance, nous pourrons voir certains des merveilleux « tableaux » de notre musĂ©e particulier.
Les artistes surrĂ©alistes, qui ont eu tant d’influence sur le monde des annĂ©es 1920 et 1930, savaient parfaitement tout cela. C’est ainsi que le peintre Salvador Dali, amant fervent des scènes hypnagogiques, avait recours Ă ce qui est connu comme Ă©tant « le rĂŞve du moine ». Ainsi, il se couchait avec une grande clĂ© en fer dans la main. Lors du premier rĂŞve, la clĂ© tombait par terre et il se rĂ©veillait en sursautant. Il rappelait Ă sa mĂ©moire les images hypnagogiques qu’ensuite il transfĂ©rait sur les toiles de façon magistrale.
Si vous rencontrez des difficultĂ©s Ă tenir l’Ă©tat hypnagogique, essayez de focaliser l’attention sur un point concret : le point du « troisième Ĺ“il » des yogis (c’est Ă dire entre les deux yeux), par exemple la rĂ©gion du cĹ“ur ou bien le haut du crâne. Ces trois positions sont, selon la philosophie du yoga, les centres d’Ă©nergies subtile, non physique, du corps humain. Il s’agit avant tout d’avoir un endroit oĂą s’orienter l’esprit. Un autre procĂ©dĂ© pour maintenir l’attention sans effort consiste Ă penser, de façon abstraite, au nom de l’objet que vous souhaitez voir. Cela signifie pas que vous devez « crĂ©er » l’image, il faut juste induire son apparition en profitant de l’Ă©tat hypnagogique. S’entraĂ®ner Ă travers la mĂ©ditation est gĂ©nĂ©ralement très utile et bĂ©nĂ©fique.
Parfois, les scènes hypnagogiques ne sont pas aussi agrĂ©ables qu’on le souhaiterait, mais il faut les affronter parce que c’est ainsi qu’on renforce sa propre capacitĂ© de contrĂ´le. Si de telles scènes persistent, essayez de suivre le conseil antĂ©rieur : pensez de façon abstraite au nom de ce que vous dĂ©sirez voir, en rĂ©sistant Ă la tentation de construire avec l’esprit conscient une forme dĂ©terminĂ©e.
Le principal avantage des Ă©tats hypnagogiques est de nous rapprocher, de façon progressive, de notre Moi profond… Tout cela aide Ă comprendre et tirer un plus grand profit des songes.