Accueil » Voyance Divinatoire : Le Tarot mais pas que… » Les prĂ©sages : Superstition ou connaissance ? » Les nombres et leur prĂ©sage
Aussi loin que l’on remonte dans l’histoire, parmi les prĂ©sages, on constate qu’une valeur divinatoire a toujours Ă©tĂ© attachĂ©e aux nombres, considĂ©rĂ©s comme la clĂ© de la connaissance de l’univers. Au 5e siècle avant notre ère, Pythagore affirmait que « tout est nombre » et que « les nombres sont le principe, la racine et la source de toutes choses ». Pour ThĂ©on de Smyrne, mathĂ©maticien grec du 2e siècle après JC, « l’harmonie qui est rĂ©pandue dans le monde ne se montre Ă ceux qui la cherchent que lorsqu’elle leur est rĂ©vĂ©lĂ©e par les nombres. »
Ainsi, quand GalilĂ©e, le cĂ©lèbre physicien et astronome italien du 17e siècle, proclame que « le livre de la nature est Ă©crit en caractères mathĂ©matiques, il ne fait que s’inscrire dans une tradition millĂ©naire. Les nombres sont l’alphabet du monde, par le nombre et les correspondances qu’il permet d’Ă©tablir entre les faits les plus Ă©loignĂ©s et les plus dissemblables en apparence, on accède aux « harmonies de l’être », selon la formule de l’abbĂ© Lacuria.
Mais la sĂ©rie des nombres, comme chacun sait, est infinie. Comment, dans ces conditions, savoir Ă quoi correspond un nombre quelconque, par exemple une date de naissance ? La mĂ©thode est très simple : il suffit de ramener ce nombre Ă l’un des dix premiers nombres entiers naturels, par le moyen de la rĂ©duction thĂ©osophique. Ainsi, les dix premiers nombres suffisent pour interprĂ©ter tous les autres.
Comment procède-t-on ? Il faut additionner les chiffres constituant le nombre que l’on veut rĂ©duire. On obtient alors un nouveau nombre. Si celui-ci est supĂ©rieur Ă 10, on additionne Ă nouveau ses chiffres, et ainsi de suite jusqu’Ă ce qu’on obtienne un nombre compris entre 1 et 10. Ce dernier est la rĂ©duction thĂ©osophique du nombre pris comme point de dĂ©part. Supposons qu’une personne nĂ©e en 1943 veuille connaitre la signification divinatoire de sa date de naissance.
1+9+4+3=17 / 1+7=8. La rĂ©duction thĂ©osophique de 1943 est 8, c’est le 8 qui gouverne cette date de naissance.
Signalons tout d’abord la distinction essentielle entre les nombres pairs et les nombres impairs sont masculins. Les nombres pairs sont fĂ©minins, les nombres impairs sont masculins. Les nombres pairs reprĂ©sentent le monde, la crĂ©ation, tout ce qui engendre et est engendrĂ© : en effet, la tradition les considère comme des nombres composĂ©s, leur division donnant toujours deux nombres entiers. D’oĂą leur double aspect : en tant qu’union, les nombres pairs sont positifs ; en tant que divisibles, donc corruptibles, ils sont nĂ©gatifs.
Les nombres impairs reprĂ©sentent le divin, l’incrĂ©Ă©, la puretĂ© et la perfection, car leur division donne une fraction et non un nombre entier. On ne peut alors selon la tradition, ni les diviser ni les corrompre. Dès lors, tandis que les nombres pairs sont ambigus, sans rien de dĂ©finitif, les nombres impairs sont le signe de la fatalitĂ©, en bien ou en mal.
Le 1 reprĂ©sente le principe, le commencement, l’origine. Contrairement Ă l’usage courant, qui voit les nombres comme des unitĂ©s ajoutĂ©es les unes aux autres, la tradition pythagoricienne les considère comme une division, un Ă©parpillement de l’unitĂ© primordiale. Le 1 a donc une place exceptionnelle : c’est le chiffre de la victoire, du succès. Ce n’est pas un hasard si l’as est souvent la plus forte carte dans les jeux.
Le 2 reprĂ©sente la chute, l’imperfection, de l’accouplement et la discorde. Favorable aux amoureux, ce nombre prĂ©sage les difficultĂ©s et les problèmes dans la plupart des projets et des entreprises.
Le 3 reprĂ©sente la perfection, la thĂ©ologie chrĂ©tienne y voit les trois aspects de Dieu (le Père, le Fils et le Saint Esprit). C’est le premier nombre masculin selon Pythagore, qui en faisait aussi le symbole du lien, de tout ce qui rattache. Le 3 est le nombre de l’action et de l’organisation, il donne puissance et efficacitĂ©. Dans les rites et les cĂ©rĂ©monies magiques, on rĂ©pète souvent trois fois la formule ou le geste dont on attend le succès. C’est pourquoi il est parfois considĂ©rĂ© comme le nombre du sort inexorable, de la fatalitĂ© qui s’abat.
Lorsqu’on offre Ă un ami quelque chose oĂą figure le 3, cela annonce une querelle, car le 3 jette la discorde dans le 2 : c’est pourquoi le mĂ©nage Ă trois est toujours vouĂ© Ă l’Ă©chec.
Le 4 reprĂ©sente la stabilitĂ©, l’Ă©quilibre. C’est le nombre du carrĂ©, le nombre qui soutient, la base : il y a quatre Ă©lĂ©ments, quatre saisons etc. Le 4 est donc un prĂ©sage positif, dans la mesure oĂą il reprĂ©sente le statu quo, mais c’est un Ă©quilibre fermĂ© sur lui-mĂŞme, sans perspective d’ouverture. Il peut donc facilement se retourner en isolement, en tendance Ă vĂ©gĂ©ter et Ă se racornir, car l’immobilitĂ© est une forme d’Ă©chec et de mort.
Le 5 est l’addition du premier nombre fĂ©minin (2) et du premier nombre masculin (3), il comprend donc en lui le corruptible et l’incorruptible, le charnel et le spirituel, le crĂ©Ă© et l’incrĂ©Ă©. Aussi est-il traditionnellement le nombre de l’homme, ĂŞtre fini, imparfait, engluĂ© dans la matière, mais qu’habitent le dĂ©sir de perfection et la recherche de l’absolu. Il signifie gĂ©nĂ©ralement bonheur domestique et bonne condition physique.
Le 6 est le produit du premier nombre fĂ©minin et du premier nombre masculin (2×3) : les pythagoriciens l’appelaient « le mariage ». C’est le nombre de l’oeuvre de la crĂ©ation. Dieu, dans la Genèse, crĂ©e le monde en six jours. C’est le nombre propice Ă l’enfantement, Ă la rĂ©alisation des projets.
Le 7 est la perfection du cycle achevĂ©, l’accomplissement final de l’oeuvre. Nombre sacrĂ© (il y a sept sacrements dans la religion catholique, sept vertus, sept planètes, etc.), le 7 reprĂ©sente la plĂ©nitude, et, puisque 7 est l’addition du 3 (l’esprit) au 4 (la matière), il reprĂ©sente la maĂ®trise des choses matĂ©rielles par la pensĂ©e.
En magie, on a recours au 7 quand le 3 ne suffit pas : les formules et les gestes rĂ©pĂ©tĂ©s sept fois passent pour ĂŞtre plus efficaces. Remarquons toutefois que le 7 est une plĂ©nitude finie, achevĂ©e, et par lĂ mĂŞme limitĂ©e : il y a sept vertus, mais aussi sept pĂ©chĂ©s capitaux. Quand, au commencement d’une entreprise, on se trouve confrontĂ© au nombre 7, c’est le signe que la persĂ©vĂ©rance sera couronnĂ©e de succès.
Le 8 exprime la rĂ©ussite, l’Ă©volution sans obstacles, le dĂ©veloppement harmonieux vers l’unitĂ©. En tant que 7 + 1, le 8 confirme le 7 et le parachève. Mais en tant que nombre pair, il ne comporte pas en lui-mĂŞme de quoi aller au-delĂ , vers le dĂ©passement.
En revanche, le 9, dernier nombre avant le 10, convient la promesse de ce dĂ©passement : il signifie le salut, la survie assurĂ©e Ă l’oeuvre accomplie, l’ouverture vers de nouveaux horizons et la purification.
Enfin le 10 reprĂ©sente la perfection absolue. C’Ă©tait le nombre sacrĂ© des pythagoriciens, la tĂ©traktys : « le Dix sacrĂ©, qui dĂ©tient la clĂ© de toutes choses ». RĂ©sumant en lui tous les nombres, il est Ă la fois le retour Ă l’unitĂ©, l’accomplissement de toutes les potentialitĂ©s contenues dans l’homme (2×5), la somme des quatre premiers nombres (1+2+3+4=10) et du mĂŞme coup la rĂ©duction thĂ©osophique de 4, c’est Ă dire la sublimation des propriĂ©tĂ©s de stabilitĂ© et d’Ă©quilibre que recelait celui-ci, mais sur un plan supĂ©rieur. En effet, au 1 s’associe le 0 pour composer le 10 : la rĂ©duction thĂ©osophique de 10 est donc 1, c’est-Ă -dire l’origine de tout, et le 0, entitĂ© mystĂ©rieuse qui n’est pas un nombre tout en Ă©tant un, lui ajoute l’infini.
On comprend donc la vĂ©nĂ©ration dont ce nombre Ă©tait l’objet dans l’AntiquitĂ©, Nicomaque de GĂ©rase, mathĂ©maticien grec du premier siècle de notre ère, explique pourquoi le système dĂ©cimal a Ă©tĂ© pris pour base de la numĂ©ration.
Comme le tout Ă©tait d’une multitude illimitĂ©e, il fallait un ordre. Or, c’est dans la dĂ©cade que prĂ©existait un Ă©quilibre naturel entre l’ensemble et les Ă©lĂ©ments. C’est pourquoi Dieu, arrangeant le monde avec art de par sa raison, se servit de la dĂ©cade comme d’un canon pour le tout, et c’est pourquoi les choses, du ciel Ă la terre, ont pour les ensembles et les parties leurs rapports de concordance basĂ©s sur elle et ordonnĂ©s d’après elle.
Avec le 11, la sĂ©rie des nombres recommence, comme l’enseigne saint Thomas d’Aquin, « le nombre 10 » est la première et l’infranchissable limite des nombres. Au-delĂ de 10, les nombres ne continuent pas, mais ils recommencent. Ce sont autant de sĂ©ries nouvelles qui se reproduisent Ă l’infini sur le modèle de la première. Autrement dit, après la suspension du cycle, l’ouverture sur l’infini que marque le 10, le 11 nous replonge dans le cercle vicieux de la temporalitĂ©, dans le monde corruptible, oĂą tout est toujours Ă refaire.
C’est pourquoi le 11 est un signe nĂ©faste, pour saint Augustin, c’est mĂŞme « le nombre du mal ». Il ne faut rien commencer par le 11, qui voue fatalement Ă l’Ă©chec tout ce qu’il gouverne.
Le 12 en revanche, en tant que produit du 4 et du 3, totalise l’esprit et la matière, surmontant le cap dangereux du 11. Il y a douze apĂ´tres, douze patriarches, douze mois dans l’annĂ©e, douze signes du zodiaques. Le 12 reprĂ©sente le rayonnement et le dĂ©ploiement des potentialitĂ©s dans la rĂ©alisation de l’harmonie.
Le 13, selon la tradition, est le nombre du changement, de la modification, de la transformation : sa signification est donc bonne ou mauvaise, dĂ©pendant de la nature du changement en question : car un changement peut ĂŞtre positif ou nĂ©gatif. On considère en gĂ©nĂ©ral que le 13 est un nombre qui porte chance, sauf dans deux cas : quand le 13e jour du mois tombe un vendredi et quand on se trouve 13 Ă table, Ă cause de la Cène au cours de laquelle JC se trouvant Ă table avec les douze apĂ´tres, leur annonça que l’un d’entre eux allait le trahir.
Ce fut Judas Iscariote, qui, comme on le sait, se pendit après avoir accompli son crime, pris de remords. Lorsque figurent treize convives Ă un repas, c’est donc, parmi les prĂ©sages des Ă©lĂ©ments, un prĂ©sage de mort pour l’un d’eux, et la tradition prĂ©cise mĂŞme lequel : c’est le 13e en comptant de gauche Ă droite Ă partir de la maĂ®tresse de maison (ou, Ă dĂ©faut, du maĂ®tre de maison).
40 occupe une place Ă part : c’est le nombre de l’attente, du dĂ©lai, de la mise Ă l’Ă©preuve. Dans la Genèse, le dĂ©luge universel, oĂą tous les ĂŞtres vivants trouvent la mort Ă l’exception de NoĂ© et sa famille, ainsi que des animaux qui avaient pris place dans l’arche, dure quarante jours et quarante nuits. Au temps du CarĂŞme, le jeĂ»ne est de quarante jours, et autrefois, dans les ports, on mettait les matelots en quarantaine (c’est Ă dire isolĂ©s pendant quarante jours) quand on craignait qu’ils fussent porteurs d’Ă©pidĂ©mies. Le 40 reprĂ©sente un avertissement du Destin, une Ă©preuve Ă surmonter Ă laquelle il faut se prĂ©parer. C’est une attente active, et non un temps mort, incitation Ă la paresse ou au renoncement.
50 est le nombre de la rĂ©compense, c’est l’unitĂ© ajoutĂ©e Ă 49, c’est Ă dire 7×7, la perfection multipliĂ©e par elle-mĂŞme. C’est aussi 10×5, c’est Ă dire le nombre de l’homme multipliĂ© par le nombre de la rĂ©ussite et du succès absolus.
Mentionnons rapidement d’autres nombres que la tradition considère comme bĂ©nĂ©fiques : le 15, le 16, le 22, le 28, le 30, le 36. En revanche, nĂ©fastes sont les nombres 20, 70 et surtout 666, le nombre de la BĂŞte de l’Apocalypse, plus prĂ©cisĂ©ment de la seconde BĂŞte, celle de la terre, qui succède Ă celle de la mer.
Elle sĂ©duit les habitants de la terre… Elle fait qu’Ă tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, on met une marque sur la main droite ou sur le front de façon que personne ne puisse acheter ni vendre, s’il n’est marquĂ© du nom de la BĂŞte ou du chiffre de son nom… Que celui qui a de l’intelligence calcule le chiffre de la BĂŞte. C’est un chiffre d’homme, et son chiffre est 666.
666 reprĂ©sente la tyrannie, le pouvoir absolu. On a dĂ©couvert au 19e siècle que 666 est la valeur numĂ©rique en hĂ©breu des consonnes de « CĂ©sar NĂ©ron », symbole du despotisme aveugle et de la folie du pouvoir. Ce qui explique pourquoi on nous dit que « c’est un chiffre d’homme ».
Ceci nous amène directement au problème des correspondances entre les nombres et les lettres de l’alphabet.
L’idĂ©e d’attribuer une valeur numĂ©rique aux lettres de l’alphabet a pour origine la conception des nombres comme alphabet primordial, le seul vĂ©ritablement universel puisque c’est celui-lĂ mĂŞme que la nature emploie. Établir une correspondance entre les lettres et les nombres donne une profondeur aux signes Ă©crits qui dĂ©passe de loin le rĂ´le purement instrumental que ceux-ci jouent dans les diffĂ©rentes langues. La gnose et la kabbale ont portĂ© au plus haut point les procĂ©dĂ©s de correspondance, en leur donnant une portĂ©e mĂ©taphysique et religieuse jamais Ă©galĂ©e. Cet art s’appelle gĂ©matrie.
Malheureusement, la plupart des mĂ©thodes gĂ©matriques sont si compliquĂ©es qu’elles ne sauraient ĂŞtre exposĂ©es ici, de plus. De plus, elles ont Ă©tĂ© Ă©tablies le plus souvent pour l’hĂ©breu ou le grec, de sorte qu’une transposition en français devrait ĂŞtre menĂ©e avec la plus grande prudence. Signalons simplement le procĂ©dĂ© le plus Ă©lĂ©mentaire, consistant Ă remplacer chaque lettre par son Ă©quivalent numĂ©rique selon la place qu’elle occupe dans l’alphabet : ainsi A=1, B=2, C=3, etc.
Le total des lettres d’un nom peut facilement ĂŞtre ramenĂ© de cette façon Ă un nombre, auquel, après avoir Ă©ventuellement appliquĂ© les règles de la rĂ©duction thĂ©osophique, on peut attribuer une signification qui Ă©clairera les virtualitĂ©s divinatoires de ce nom.
Quand deux ou plusieurs personnes sont en rivalitĂ© ou en conflit, pour savoir qui l’emportera, il faut additionner les lettres du nom de chacune : celle dont le total est le plus Ă©levĂ© est favorisĂ©e par la chance, alors que celle qui a le plus petit risque fort de s’avĂ©rer vaincue.
La lettre M est traditionnellement dĂ©tentrice d’une vertu favorable, Ă laquelle tient la place centrale qu’elle occupe dans l’alphabet : une personne dont le nom commence par M est appelĂ©e Ă rencontrer le succès dans ses entreprises. Quand, dans un couple, la somme des lettres du nom des deux partenaires est la mĂŞme, c’est le prĂ©sage d’une heureuse entente. Si les sommes diffèrent, la personne dont le nom correspond au nombre le plus Ă©levĂ© prendra l’initiative d’une rupture Ă©ventuelle.
Quand une femme a la première et la dernière lettre de son nom identiques Ă celles du nom de son futur Ă©poux, le pariage sera heureux. Si trois jeunes filles ayant le mĂŞme prĂ©nom se trouvent rĂ©unies Ă table au cours d’une rĂ©ception, toutes trois se marieront avant la fin de l’annĂ©e. La tradition accorde une vertu aux noms par eux-mĂŞmes dans certaines circonstances; Ainsi, on a longtemps considĂ©rĂ© que, pour se prĂ©server des cauchemars et des mauvaises pensĂ©es nocturnes, il faut Ă©crire son propre nom sur un bout de papier et mettre celui-ci sous son oreiller, en prenant soin de se coucher sur le cotĂ© droit et non sur la gauche.
En Chine, on pensait que le nom de Confucius inscrit sur une pièce de soie faisant partie du costume d’une jeune fille garantissait celle-ci contre tous les dangers. Dessiner des lettres dĂ©coratives sur une feuille de papier sans intention de former des mots prĂ©dit tristesse et mĂ©lancolie.
A la vertu des lettres et des mots se rattache la bibliomancie, ou divination par les livres. Il s’agit d’ouvrir un livre Ă n’importe quelle page, dans un moment d’incertitude ou d’hĂ©sitation sur la conduite Ă tenir, et de prendre conseil de ce qui s’y trouve Ă©crit. Le Destin nous conduisant Ă ouvrir le livre Ă telle page plutĂ´t qu’Ă telle autre se manifeste ainsi sous forme d’oracle Ă©crit par avance, et d’autant plus impartial de ce fait.
Comme l’usage voulait que cette forme de consultation du Destin fĂ»t pratiquĂ©e sur l’EnĂ©ide de Virgile plutĂ´t que sur un ouvrage quelconque, on l’appelait sortes virgilianae, « les sorts virgiliens ». Par la suite on privilĂ©gia surtout la Bible, le livre par excellence, mais les autoritĂ©s religieuses ont toujours condamnĂ© cet usage, et la divination en gĂ©nĂ©ral.
L’exemple le plus fameux de bibliomancie se trouve dans les Confessions de saint Augustin. Alors qu’il hĂ©sitait Ă abandonner l’existence commune pour se consacrer exclusivement Ă la religion.